Les changements climatiques ont grandement affecté les écosystèmes arctiques, en modifiant la distribution et l'abondance des espèces, de même que les liens trophiques (ACIA 2004). Il s'avère donc urgent de développer des programmes de conservation de la biodiversité afin de répondre aux pertes probables d'une portion significative des regroupements d'espèces arctiques. Ceci aura un impact sur les Inuits et tous autres communautés indigènes qui dépendent des espèces sauvages.
ArcticWOLVES se veut le début d'une étude circumpolaire des écosystèmes de la toundra qui aura pour but de comprendre les réseaux trophiques et les processus des écosystèmes qui les affectent, de mesurer l'impact actuelle des changements climatiques sur la nature, et de prédire les impacts futurs à partir de suivis et de modélisations. Partout dans les régions circumpolaires, les réseaux trophiques terrestres se composent de relativement peu d'espèces et ils sont souvent dominés par les mêmes groupes d'espèces, permettant ainsi des études comparatives.
Cette initiative servira à établir un réseau circumpolaire d'observatoires de la nature afin de déterminer l'état actuel des réseaux trophiques terrestres de l'Arctique à une grande échelle géographiqu e. Notre programme a deux buts complémentaires. Premièrement, nous voulons déterminer l'importance relative des différents processus dans la structuration des chaînes trophiques de l'Arctique et quantifier l'amplitude de ces interactions. Le deuxième but d'ArcticWOLVES est de documenter les impacts directs et indirects des changements climatiques sur la biodiversité des animaux terrestres (insectes, mammifères, oiseaux), et prédire les impacts futurs sur ces populations et sur les écosystèmes arctiques où ces changements auront lieu.
La composante clé de notre projet est de documenter simultanément les changements qui ont lieu sur un grand nombre d'espèces sauvages, à différents sites et ce, à une grande échelle géographique (i.e. région circumpolaire) à l'aide de protocoles standard. Ces protocoles seront standardisés pour tous les sites d'ArcticWOLVES afin de s'assurer que les données soient recueillies de la même manière ce qui permettra des analyses et comparaisons entre les différents sites d'étude. Ces données seront regroupées dans une base de données selon les normes établies par le comité de gestion des données de API.
Cette approche fournira des réplications à travers les sites lesquelles sont essentiels afin de pouvoir faire des inférences valables, alors que la variabilité entre les sites (due aux effets de latitude/longitude et les différents degrés de changements climatiques) donneront des connaissances à différentes échelles spatiales et permettront une approche comparative. Les espèces sauvages d'intérêt principal pour ArcticWOLVES sont les herbivores, les insectivores et les oiseaux prédateurs (oies, lagopèdes, oiseaux de rivage, goélands, labbes et oiseaux de proies), les petits mammifères et leurs prédateurs (lemmings, mulots, renards et hermines) ainsi que les insectes et les ressources végétales de ces espèces.
Les recherches effectuées sont reliées de près au bien-être des communautés nordiques. Notre projet va donc intégrer des méthodes scientifiques et le savoir traditionnel des habitants nordiques afin d'obtenir des données qui nous permettrons d'agrandir dans le temps et dans l'espace notre savoir des populations sauvages. Ceci nous donnera également l'occasion d'établir des liens permettant le transfert de connaissances entre les scientifiques et les résidents des communautés nordiques.
La phase initiale d'ArcticWOLVES s'étendra de 2007 à 2010 mais nous prévoyons continuer le projet après l'Année Polaire Internationale.