Les Archaea sont un groupe de procaryotes (cellules sans noyau ni organelle) qui a d’abord été découvert dans des environnements extrèmes, tels que les sources thermales, les eaux acides et les marres hypersalines. En fait, une espèce d’Archaea retrouvée dans une profonde bouche hydrothermale, Pyrolobus fumarii, détient actuellement le record de la vie aux plus chaudes températures, avec une croissance optimale à 106 °C, et une survie de plus de 1 heure lorsque soumise à l’autoclavage. Les analyses génétiques et biochimiques de ce groupe ont montré que les Archaea se différenciaient grandement des autres microorganismes, et elles sont maintenant classifiées comme étant le troisième royaume, ou ' domaine ' de la vie, avec les Bactéries (Eubacteria) et les Eucaryotes (cellules possédant un noyau).
À gauche: L’analyse de l’ARN ribosomal a révélé que les Archaea représentaient une branche de la vie qui est génétiquement distincte des Eucaryotes (y compris nous-mêmes) et les Bactéries (de ce site web). À droite: : Les études biochimiques et moléculaires subséquentes ont montré une vaste étendue de différences entre les Archaea et les autres domaines de la
vie, incluant la structure des parois cellulaires. Quelques Archaea possèdent un peptidoglycane appelé pseudomuréine qui ressemble à celles des parois cellulaires des Bactéries, alors que d’autres Archaea ont une couche de surface (couche-S) qui consiste en une répétition d’unités de protéines, glycoprotéines ou sucre (de ce site web)
Des recherches plus récentes en microbiologie environnementale ont montré que plusieurs Archaea sont aussi abondantes et étonnamment diverses dans les environnements non extrêmes, tels que les sols, les eaux douces et la mer. L’énorme production de méthane dans les sols des rizières
semble largement provenir d’un groupe phylogénétique d’Archaea méthanogènes, et l’oxydation de l’ammonium (la premiére étape de la nitrification) dans les sols et les océans pourrait être principalement issue de certaines Archaea. Dans les environnements nordiques, les Archaea ont été reconnues comme étant un élément commun de l’Océan Arctique côtier, particulièrement dans les eaux riches en particules (Wells et al. 2006; Garneau et al. 2006). Dans la rivière Mackenzie, une grande rivière arctique du nord-ouest du Canada, les analyses moléculaires ont démontré la présence de plus de 250 Archaea génétiquement distinctes, ce qui reflète peut-être la diversité des substrats dans la rivière, et la diversité de sources d’eau (Galand et al. 2006).
Wells, L.E., Cordray, M., Bowerman, S., Miller, L.A., Vincent, W.F. & Deming, J.W. 2006. Archaea in particle-rich waters of the Beaufort Shelf and Franklin Bay, Canadian Arctic: Clues to an allochthonous origin? Limnology and Oceanography 51: 47-59.