Même les environnements arctiques les plus hostiles se révèlent être des habitats pour une diversité remarquable de formes de vie microbienne adaptées à survivre, et parfois s’épanouir, sous des conditions extrêmes. Ces organismes
qualifiés d’“extrêmophiles” fournissent un aperçu de l’évolution de la vie aux premiers jours de la Terre (et peut-être ailleurs?)
et sur les stratégies adaptatives qui permettent aux microorganismes de réussir à vivre sous des conditions aussi sévères. Les sols gelés en permanence (le pergélisol) offrent un vaste habitat pour le microbiote partout dans l’Arctique circumpolaire. étant donné les énormes quantités de carbone organique que renferment ces sols de hautes latitudes, il existe actuellement un grand intérêt à savoir comment les communautés microbiennes peuvent décomposer ces matériaux et les convertir en gaz à effet de serre. Cependant nous connaissons très peu de choses sur la biodiversité que referment ces environnements. De plus, en certains endroits de l’Arctique, les sols ont été contaminés par des carburants servant au transport et par d’autres polluants. Un objectif important pour les microbiologistes nordiques est donc de développer des stratégies de bioremédiation pour ces sols, en utilisant des microorganismes présents dans la nature pour décomposer et détoxiquer les polluants.
D’autre part, des études en microbiologie ont actuellement cours sur les sources salines du Haut Arctique canadien. Ces sources contiennent tellement de sels qu’elles ne gêlent jamais, et les conditions en eau vive persistent vraisemblablement tout au cours de l’hiver. Malgré cette combinaison de froid extrême et d’hypersalinité, les sources s’avèrent être des systèmes vivants, possédant un consortium de microorganismes qui peuvent croître dans ces conditions rigoureuses.
Station de l’université McGill dans le Haut Arctique montrant le pergélisol stérile et le paysage de l’Île de Axel Heiberg
Microbiologiste à Lost Hammer Spring, Haut Arctique canadien. Source : Lyle Whyte